Regard affûté, joie de vivre et éloquence digne des planches de théâtre, personne n’a pu rater Valentine Barelier lors de l’édition 2020 du BWS. Incarnant avec autant d’humour que de sérieux l’actuel président du Parlement européen, l’italien et démocrate David Sassoli, Valentine a su endosser son rôle avec brio. « Pourtant la semaine des plénières j’ai dormi à peine 6 à 7 heures !» confie amusée l’intéressée. L’expérience du BWS a été pour elle « riche et intense en émotions ».
D’Aix à Strasbourg, un parcours d’europhile
Il faut dire que cette étudiante dynamique et souriante se donne toujours à fond dans ses projets. Ancienne membre du Bureau des élèves (BDE) et du club théâtre, vice-présidence depuis plus d’un an de l’association environnementale Sekoïa, Valentine se décrit comme « hyperactive » et n’a pas peur de s’élancer en terrain inconnu. Étudiante à Sciences Po Aix jusqu’en Master 1, elle a rejoint cette année les bancs de l’IEP de Strasbourg. Elle suit désormais un Master 2 en politique européenne spécialisé sur les relations franco-germaniques. Si son avenir professionnel est placé depuis deux ans sous le signe de l’Union européenne (UE), c’est parce qu’il s’agit d’« une évidence » qui s’est imposée au fil de son cursus. Depuis la 6ème, Valentine suit des cours de langue allemande. Pour elle, ces leçons ont été « le premier déclencheur inconscient de cet intérêt pour l’UE ». Son europhilie a été renforcée lors de son année ERASMUS. La jeune femme a passé sa troisième année entre Stockholm et Berlin, l’université et un think-thank environnemental, aux côtés d’étudiants des quatre coins du continent. Ces expériences l’ont décidée à rejoindre le «Master Europe » de Sciences Aix à la rentrée 2020.
Quand Valentine devient David(e)…
Pourtant, à cette époque Valentine « n’y connaît pas grand-chose à l’UE institutionnelle ». Elle découvre le BWS à la rentrée. Le jeu est obligatoire dans le parcours et se substitue comme modalité d’examen dans différentes matières. « Au début, j’avoue avoir pris peur. Je me disais qu’on nous embarquait encore dans un projet qui demanderait beaucoup trop de travail dans une année déjà intense » se rappelle-t-elle. Mais dès la réunion de présentation, Valentine est emballée par l’idée du jeu de rôle. Lorsqu’elle découvre quelques semaines plus tard qu’elle incarnera un rôle important, celui de présidente du Parlement, l’étudiante est surprise. « À part son titre, je connaissais peu David Sassoli. Je me suis renseignée et j’ai recueilli les conseils précieux de Benjamin Dupuis qui incarnait ce rôle l’année précédente » confie-t-elle. La tâche qui lui incombe est grande : elle doit coordonner les propositions d’amendements au texte soumis par la Commission au Parlement et échanger avec les autres institutions. Une fois renseignée et rassurée, cette « théâtreuse dans l’âme » entre dans la danse. À la révélation du thème, elle s’exprime fidèle aux idées de son personnage et sur-joue l’accent italien pour le plaisir de l’audience. « J’ai vraiment incarné David – ou plutôt Davide car je me suis trompée dans la prononciation de son prénom durant tout le jeu – à ma manière ! » s’amuse-t-elle. La semaine des plénières est particulièrement éprouvante pour elle. Il faut d’abord préparer collectivement les amendements : résultat une nuit blanche à la clef pour un bouclage à 5h30 du matin, quelques heures avant le trilogue. Lors des plénières pourtant, elle préside la séance avec succès et assure le show jusqu’à la fin du jeu. « Ce qui m’a aidé, c’est la dynamique de groupe incroyable ! L’entraide a permis la qualité des échanges et du contenu législatif » résume-t-elle.
“Une expérience unique à saisir”
La nouvelle strasbourgeoise garde aujourd’hui un tendre souvenir du BWS. « Le jeu permet d’apprendre sur le tas et c’est génial !» insiste Valentine. Cette « expérience unique à saisir» a été l’occasion pour elle de tisser de nouveaux liens et de se découvrir des capacités de leadership. À tous les curieux, elle conseille de se lancer dans l’aventure. Elle confie : « ça a été une révélation, je me suis dit ‘je veux faire partie de ces acteurs qui font l’UE au quotidien’». Dans les mois à venir, à la fin de la pandémie, Valentine espère enfin pouvoir rencontrer son alter-ego européen, David Sassoli, lorsque le Parlement reviendra siéger à Strasbourg. Et depuis septembre, l’étudiante curieuse d’apprendre s’est aussi mise à l’italien. À croire que le BWS laisse des traces.
Marie Pouzadoux – équipe BWS 2020/2021