Retour à l'accueil

Hélène Michel : excellence professorale

Hélène Michel fait partie de ces spécialistes universitaires qui connaissent bien les arcanes de l’Union Européenne (UE). Pour sa première participation au jeu en tant que membre du jury, cette professeure à l’Institut d’Études Politiques (IEP) du Bas-Rhin emmène avec elle la nouvelle délégation strasbourgeoise des étudiants du Master 2 “Politiques européennes et affaires publiques”. Un agrandissement de la famille BWS dont elle se ravit.

Le lobbying, porte d’entrée vers l’étude de l’Union Européenne

Formée à l’école pluridisciplinaire, Hélène Michel est détentrice d’une licence de science économique, d’une seconde en sociologie, ainsi que d’une maîtrise de philosophie. Le tout couronné d’une agrégation en sciences sociales et d’une thèse en sciences politiques conduite à l’EHESS. Autant dire que le CV académique de cette brune à la coupe courte et au regard aiguisé a de quoi impressionner. C’est à la sortie de ses études, en 2000, qu’Hélène Michel arrive à l’IEP de Strasbourg en tant que maître de conférence. C’est là-bas qu’elle se spécialise sur les questions européennes. “Comme j’avais préalablement travaillé sur les groupes d’intérêt en France, j’ai décidé de m’intéresser à ces derniers et à leur place au sein de l’UE” confie l’intéressée. À l’époque, peu d’universitaires s’intéressent à la question. “On trouvait surtout des enquêtes journalistiques, souvent à charge, pour dénoncer le lobbying mais il n’y avait pas d’enquêtes de sciences sociales sur les lobbyistes et leurs pratiques, ni sur les politiques des institutions en direction de ces groupements” se souvient l’enseignante-chercheuse. C’est donc à partir de rien, si ce n’est de peu, qu’Hélène Michel débute ses recherches socio-historiques “sur la manière dont la Commission européenne, mais aussi le Parlement, ont organisé leurs relations avec les groupes d’intérêt”  ainsi qu’à son analyse “ de la sociologie de ces représentants d’intérêt”. À la même époque, elle devient responsable “d’un des rares Masters en France” sur les « professionnels de l’Europe».  Si ce dernier a changé de nom depuis et qu’elle a navigué entre-temps de Strasbourg à Lille pour enseigner, avant de revenir dans le Bas-Rhin, la chercheuse a pu constamment articuler ses recherches avec ses enseignements. Aujourd’hui, elle travaille sur ces questions aux côtés de ses collègues du laboratoire spécialisé sur l’étude de l’UE (SAGE). Avec, un objectif en ligne de mire pour les huit prochaines années : développer un vaste programme de recherche pluridisciplinaire  sur « la fabrique de la société européenne ». Terrain de sciences sociales à part entière, l’UE est aujourd’hui son terrain de jeu. 

Le BWS “une mise à l’épreuve des savoirs et savoir-faire sur l’UE”

Dans ses enseignements, Hélène Michel a toujours mis un point d’honneur à développer une approche pédagogique dynamique. “Jusqu’ici j’avais l’habitude de faire des simulations à partir d’une directive en cours de discussion au Parlement européen” explique Hélène Michel. Chaque année, la formule plaît aux étudiants qui endossent différents rôles. Lorsque Philippe Aldrin lance le programme BWS à Sciences Po Aix, jeu de simulation grandeur nature recouvrant l’ensemble du processus législatif, celle qui a été un temps sa collègue applaudit. Emballée par l’idée, elle n’hésite pas une seconde à accepter de participer à cette nouvelle édition. “Le jeu va permettre aux élèves de mettre à l’épreuve tout un ensemble de savoirs et de savoir-faire que nous leur enseignons tout en leur permettant  de rencontrer des étudiants d’autres formations” avance l’enseignante avec enthousiasme. Si le contexte actuel est pesant et le distanciel acté pour une partie de l’aventure, elle estime que cette édition sera novatrice en permettant aux joueurs “ d’expérimenter les outils de travail à distance que les différents professionnels de l’Europe ont dû mettre en place lors du premier confinement”. La thématique choisie, celle de la politique et stratégie européenne du médicament, tombe d’ailleurs à pic en plein milieu de la pandémie mondiale de Covid-19. Elle y trouve un intérêt supplémentaire dans la mesure où elle est chargée depuis cette d’année d’un nouveau master à l’Université de Strasbourg intitulé “Santé Environnement Politique”. “Ce Master , co-porté par Sciences Po Strasbourg et la Faculté de médecine, vise à former, par la recherche, de futurs professionnels sur les questions de santé et d’environnement en mobilisant les savoirs des sciences sociales” résume-t-elle. Sciences politiques et sciences dures n’ont donc pas fini de s’entremêler : le BWS a décidé d’en faire cette année son adage. 

Marie Pouzadoux (équipe de coordination)

Attention il s'agit de la version archivée du BWS GAME 2020-2021, cliquez ici pour retourner sur la version 2021-2022

En partenariat avec :