Taciturne et exigeant, quoique ouvert et sociable, Adrian Corpadean est l’une des forces tranquilles du BWS. Du haut de ces 35 années, cet encore jeune universitaire roumain est féru des rouages de l’Union Européenne. Chez lui, des relations internationales, à l’UE, en passant par l’Histoire, il n’y a eu que quelques pas. Depuis avril 2020, il est le jeune doyen de la Faculté d’études européennes de l’Université Babeș-Bolyai de Cluj.
Un doyen aux multiples casquettes
À l’origine doctorant en histoire, le jeune doyen n’avait jamais envisagé une carrière en lien avec l’Union Européenne (UE). C’est de fil en aiguille, et par l’intermédiaire de L’Université de Cluj, qu’il se passionne pour l’Europe. Auteur de plus de 50 publications internationales, rédacteur en chef de la revue scientifique Synergies Roumanie, Adrian Corpadean est un touche-à-tout de l’Union. Ses multiples casquettes l’ont amené à conduire une dizaine de projets, financés par l’UE et à collaborer avec la Direction générale de la communication de la Commission européenne. Dans ce tourbillon de responsabilitéS, ce que l’UNIVERSITAIRE apprécie le plus, “c’est la dimension internationale de cette carrière”.
Un jeu pour apprendre
C’est grâce à cette ouverture et depuis son Université, en Roumanie, qu’Adrian Corpadean a découvert le Brussels’ World Simulation (BWS) de Sciences Po Aix. Attaché à la dimension pédagogique et ludique, bien que sérieuse du jeu, les simulations européennes ne sont pas pour lui des expériences inédites. “J’apprécie beaucoup ce Serious Game, d’autant plus que nous avons un jeu similaire depuis presque une décennie à Cluj, la simulation du Parlement européen” explique-t-il. De son expérience de professeur, il retient qu’enseigner l’Europe n’est pas tâche aisée. Le BWS représente alors à ses yeux une occasion unique pour les étudiants qui s’y plongent. “Un jeu de la sorte est une façon inégalable d’apprendre la manière assez sinueuse et souvent informelle dont l’UE prend la plupart de ses décisions. On comprend combien il est difficile parfois de réconcilier tant d’intérêts et d’attitudes trop souvent contraires” confie le juré.
Ténacité et acharnement
Déjà membre du jury lors des éditions précédentes, Adrian Corpadean ne laisse rien au hasard. L’année dernière, lors des plénières, il avait été marqué par “l’acharnement de certains des commissaires. Par leur dévouement et leur professionnalisme, ils ont réussi leur incarnation”. Aussi attentif aux commissaires, qu’aux parlementaires et qu’aux états-membres, sans oublier les stakeholders, il attend des joueurs une rigueur irréprochable. Si la préparation en amont d’un rôle est la clef de la réussite, il veillera aussi à l’authenticité des incarnations des participants lors des plénières. “Il va être intéressant de voir comment les participants sauront mettre d’accord les intérêts de l’Union avec les inflexibilité quasi-traditionnelles de certains Etats-membres sur la thématique de la santé”. Comme l’a révélé la conférence inaugurale, les joueurs et joueuses plancheront cette année sur la politique européenne du médicament, sujet crucial en ces temps de crise sanitaire. Une thématique “épineuse” pour le spécialiste de l’Europe. Son conseil : savoir faire preuve de ténacité et d’acharnement pour venir à bout des enjeux et risques qu’impliquent ce nouveau scénario.
Elhia Pascal-Heilmann