Passionnée, curieuse et polyglotte, Anna Drettakis est aujourd’hui diplômée de Sciences Po Aix. Lors de la deuxième édition du BWS, elle a brillamment incarné l’exigeante et charismatique Margrethe Vestager, vice présidente exécutive de la Commission européenne et commissaire à la concurrence. Aussi infatigable que son illustre comparse, Anna a su porter le projet de directive patiemment construit, de jour et surtout de nuit, par la cohorte de commissaires. Si elle arpente aujourd’hui les vrais couloirs de la Commission, la jeune femme se remémore avec nostalgie son aventure BWS.
L’Europe dans la peau
Fervente défenseuse du projet européen et décidée à faire carrière à Bruxelles, Anna est une europhile convaincue. Née d’une mère d’origine italienne et d’un père gréco-anglais, elle parle six langues et apprend l’Allemand. “J’ai toujours eu une vision du monde européenne, ce côté plurilingue m’a aidé à me positionner dans cette Europe qu’on définit par sa multiplicité” explique-t-elle. En dépit de cet intérêt, son parcours est fait de tâtonnement et d’hésitations. Si elle se souvient dès sa première année mentionner son attrait pour l’Europe, ce n’est que lors de sa première année de Master en politiques européennes qu’elle se plonge véritablement dans les rouages communautaires. “J’adore rencontrer de nouvelles personnes et apprendre de nouvelles choses, alors me pencher sur l’Union européenne m’est apparu évident” se remémore-t-elle. C’est à l’occasion de la réalisation de son mémoire de Master 1 qu’Anna développe son engouement. Au côté de Philippe Aldrin, son directeur de mémoire, elle se lance dans l’analyse de la figure de Margrethe Vestager au prisme de son rôle dans la direction générale de la concurrence. “L’Union européenne est souvent incomprise et la visibilité des actions, assez moindre, alors le but de mon mémoire était de rendre mon sujet accessible” explique la jeune diplômée. Après avoir une première fois goûté au BWS lors de son Master 1, c’est naturellement qu’elle s’y est replongée l’année dernière.
Un rôle taillé sur mesure
Anna se souvient avec enthousiasme, “j’avais adoré mon expérience en tant que Brussels’ Blower, je suivais ce que tout le monde faisait alors ça m’a donné envie de m’impliquer en tant que joueuse”. Déjà portée sur les datas, les GAFAMs et le numérique, incarner Margrethe Vestager sonnait pour elle comme une évidence. “Pour jouer Margrethe, j’y ai mis du mien, de la passion. J’ai vu presque toutes ses interventions pour préparer le rôle et être au mieux dans mes baskets de commissaires”. Si pour elle son expérience BWS représente une des acmés de son parcours à Sciences Po Aix, elle conçoit sa participation comme un tremplin pour sa vie professionnelle. “Etre impliqué dans le BWS c’est vivre des moments fous, ne pas dormir la nuit pour préparer une directive avec ses collègues, un peu comme dans la vrai vie, c’est très formateur”. Anna voit en un tel jeu de négociation une “vrai complémentarité” avec les enseignements dispensés au sein de l’institution. “Quand on joue, même sérieusement, il y a des cases du cerveau qui s’activent qui ne s’activent pas nécessairement lors d’un cours classique. On est davantage impliqué, ça devient un plaisir de se renseigner au final, tu te dépasses”. Ce jeu pédagogique, pourrait donc être la clé pour percer le mystère des institutions européennes, parfois opaques et obscures. En trois mots d’après elle “enrichissant, agréable et utile” elle souhaite, depuis Bruxelles, que toutes celles et ceux qui voudraient se frotter aux épineuses questions européennes rejoignent l’aventure. Un conseil pour les nouveaux venus, “se mettre rapidement dans le jeu pour en tirer le plus de bénéfice possible et ne pas rater le coche : comme dans la vraie UE, tout va très vite dans le BWS”. Si elle a désormais quitté le territoire aixois, elle suivra avec plaisir les pérégrinations des nouveaux joueurs et joueuses.
Elhia Pascal-Heilmann – équipe BWS 2020/2021